Phèdre

Traduire avec Google traduction:

Tragédie chorégraphique en 1acte de Jean Cocteau

Première : le 14 juin 1950 à l’Opéra de Paris

Musique : Georges Auric

Argument (ou livret) : Jean Cocteau

Rideau, décor et costume : Jean Cocteau

Tableaux vivants photographiques : Brassaï

Direction musicale : Louis Fourestier

Principaux interprètes : Tamara Toumanova (Phèdre), Lycette Darsonval (Oenone), Liane Daydé (Aricie), Serge Lifar (Hippolyte), Roger Ritz (Thésée), Lucien Legrand (Neptune)

ainsi que: les Suivantes de Phèdre, les Compagnons d’Hippolyte, les Matelots, les Vagues

Soit un corps de ballet de 28 danseuse et 20 danseurs.

Dernière représentation par le Ballet de l’Opéra, Palais Garnier 6. 10. 2011

* * * * * * * *

« Ayant composé moi-même un livret d’après Euripide, j’avais réglé dès 1938, à l’Opéra, la chorégraphie d’un ballet intitulé Hippolyte, sur une musique spécialement écrite par Vittorio Rieti. Diverses circonstances, puis la guerre, empêchèrent mon œuvre d’affronter le public.

En 1942, puis en 1944, au cours de manifestations consacrées à la danse et à la poésie, je me souvins de mes ébauches et je les repris sur les propres vers de Racine, notamment ceux du récit de Théramène.

Tels ont été les préliminaires de la chorégraphie que j’ai composée pour un « découpage » de Jean Cocteau, avec une musique de Georges Auric, dont la sobre puissance et les accords tragiques accentuent l’action avec bonheur. C’est une « tragédie chorégraphique » et un reflet fidèle de la Phèdre de Racine. Au verbe déclamé, quasi incantatoire, du poète se substitue le corps qui parle, le geste qui s’affirme. Tout cela ne devient possible que moyennant une forte concentration, un resserrement, un dépouillement très poussé en ce qui concerne les danses des solistes, mises en valeur – effet de contraste – par le dynamisme des ensembles.

Le visage des danseurs est un écran, une succession de masques tragiques : non seulement il mime, mais encore il danse. La plupart du temps, la partie expressive, « narrative » en quelque sorte, est confinée dans les traits du visage, lequel, en un sens, se sépare du corps, élément plastique et dynamique. Dans la chorégraphie de Phèdre, je me suis efforcé de réaliser une fusion de ces deux plans distincts, de ces deux êtres qui s’allient ici plus étroitement que de coutume, tant et si bien que le visage dans et le corps parle ! »

Serge Lifar, Le livre de la danse, Les Editions du Journal Musical Français, Paris, 1954, pp. 203-204

 

 

Ma vie au service de la danse, Espace 2, 30/03/1985 : Lifar parle du ballet, puis extrait musical

Extrait video - 06/03/1971