Défilé du Corps de Ballet

Traduire avec Google traduction:

Ballet en un acte

Première : le 18 décembre 1945 à l’Opéra de Paris

Musique : Hector Berlioz (la Marche des Troyens)

* * * * * * * *

« Ce Défilé, qui maintenant se fait plusieurs fois par an, et représente une des plus gracieuses démonstrations des « beautés de l’Opéra », fut décidé sous l’administration de Maurice Lehmann, assisté d’Albert Aveline, en l’honneur des Américains entrés à Paris lors de la Libération.

[…] Le Défilé eut un grand succès et entra dans la tradition de l’Opéra.

[…] Ceux qui ont eu la chance d’assister à cette nouvelle rencontre de Serge Lifar avec le public parisien de l’Opéra n’oublieront pas l’ovation délirante qui l’accueillit.

Le Défilé se déroula comme d’habitude devant la salle électrisée par l’attente. Les petits rats de l’Opération apparurent les premiers au fond du plateau relié au Foyer de la Danse somptueusement illuminé. Ils avancèrent vers la rampe, saluèrent, se séparèrent en deux, et s’en furent dans les coulisses, chaque file de son côté. Puis, ce fut au tour des deuxièmes quadrilles refaisant le même itinéraire, des premiers quadrilles, des coryphées, des petits sujets, entre chaque ligne, les grands sujets, enfin les solistes et les étoiles avancèrent seules, saluèrent et reçurent leur tribut d’applaudissements. La salle était tendue. On attendait l’événement.

Les garçons apparaissaient maintenant dans leur costume de danseurs romantiques, maillot noir, blouse blanche. Ils avançaient dans le même ordre, les petits, les deuxièmes quadrilles, les premiers quadrilles, les coryphées, les petits sujets, les grands sujets, les premiers danseurs, les étoiles. Enfin, tout au fond, sur le seuil du Foyer de la Danse, dans la lumière des lustres, la silhouette solitaire se dessinait, et la salle tout entière hurlait, l’appelait par son nom. Et l’artiste ému courait d’un bond vers la rampe, ouvrant largement les bras comme s’il voulait embrasser d’un geste ce public qui était l’arène de sa vie. Les ovations ne cessaient pas, les artistes sur la scène alliaient leurs applaudissements à ceux de la salle. Serge Lifar venait de rentrer au bercail comme le fils prodigue, aux titres de Maître de Ballet, Choréauteur, Chorégraphe, Professeur et Premier Danseur Étoile. Ainsi, il reprit sa place dans sa famille, dans sa Maison. »

Serge Lifar rénovateur du ballet français par Jean Laurent et Julie Sazonova, Buchet/Chastel Corrêa, Paris, 1960 (pp. 167-168)