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Ballet en 1 acte
Première : le 25 janvier 1950 à l’Opéra de Paris
Musique : Jean Lutèce
Argument (ou livret) : Francis Blanche
Décors et costumes : Yves Bonnat
Rideau : Eva Potron
Direction musicale : Robert Blot
Principaux interprètes : Jean-Paul Andréani (l’Apôtre), Raoul Bari (le Capitaine), Monique Bertagnol (le Spectre de l’Aimée), Claude Bessy (l’Amante assassinée), Clerambault, Roland Duflot (l’Incrédule), Paulette Dynalix (la Princesse), Nicolas Efimoff (le Sorcier), Fourcade, Raymond Franchetti (le Bossu), Hammerer, Jamet (le Gueux), Jacques Jodel, Pierre Lacotte (l’Assassin), Lucien Lefèvre (l’Apôtre), Lucien Legrand (le Seigneur), Jean-Michel Lemoine (le Fou), Montbazon, Pierret, Eugène Ponti (la Justice), Jean Sarelli, Martial Sauvageot (le Cordier), Serval, Vauchel
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« La danse dans la vie d’aujourd’hui, et non pas la vie d’aujourd’hui dans la danse, tel était le grand principe dont je ne voulais surtout pas m’écarter. Le propre de la danse n’est-il pas de refléter des choses actuelles par des procédés qui lui sont particuliers ? Je dis bien REFLÉTER, cela signifie que la danse peut « styliser » jusqu’à l’expressionnisme lui-même, sans devenir expressionniste pour autant.
Voilà pourquoi, au lieu de recopier tant d’œuvres faciles au succès certain, j’ai résolu d’utiliser dans Septuor toutes les ressources de la danse académique, en les portant au paroxysme de l’expression. Septuor n’est pas un ballet expressionniste : c’est un « ballet d’expression », au lieu de s’encanailler servilement, la danse y conserve sa pureté élémentaire, mise au service d’une autre cause.
Il y a sept pendus dans ce ballet qui, l’un après l’autre, vont se balancer dans l’air noir : l’Assassin, le Sorcier, le Fou, le Poète, le Cordier, le Bossu et enfin le Prophète, que la foule escorte, dans une lumière éblouissante, avant de l’envoyer à la potence. Et puis, il y a le huitième aussi – celui que le bourreau ne hisse point – l’homme seul qui succombe à sa solitude, hanté par la vision d’avoir détruit sept valeurs élémentaires : le révolté, le « trop savant », le dément, le beau, le maladroit enfant, le laid et le grand.
De la sorte, échappant à la contrainte « sociale » qui, de prime abord, semblait lui être imposée, la danse une fois encore joue son rôle de créatrice de mythes. »
Serge Lifar, Le livre de la danse, Les Editions du Journal Musical Français, Paris, 1954 (pp. 200-201)