L’Orchestre en liberté

Traduire avec Google traduction:

Ballet en 1 acte

Première : le 16 février 1931 à l’Opéra de Paris

Musique : Henri Sauveplane

Argument (ou livret) : Franz Parsifal et Paul Gsell

Décors et costumes : Paul Colin

Direction musicale : Joseph-Eugène Szyfer

Principaux interprètes : Cérès et Serge Peretti (les Cymbales),  Lucienne Lamballe (la grosse Caisse),  Serge Lifar (le Violon), Suzanne Lorcia (la Flûte), C. Tcherkas (le Hautbois)

* * * * * * * * 

« En cette même année 1931, L’Orchestre en Liberté, sur une partition d’Henri Sauveplane, décors de Paul Colin, illustra la bataille musicale entre le jazz et l’orchestre symphonique. Lifar y incarnait le violon. Le chef d’orchestre se tenait sur le côté de la scène. Les instruments se pavanaient dans la douceur du jeu romantique. Lifar, avec des gestes arrondis, évoquait les mouvements d’un violon entre les mains d’un virtuose. Soudain, par les trois trous du souffleur surgissait une bande d’instruments de jazz, agressive, exécutant des pas presque nègres, tapant, sautant, zigzaguant.  Les trombones, les trompettes, la grosse caisse (Lucienne Lamballe), tous se précipitaient sur les instruments symphoniques. Le violon fuyait horrifié et, de loin, regardait les trépignements du jazz, bondissant en faisant de brusques mouvements des jambes. Puis, la bataille s’engageait entre le violon et la trompette, les instruments symphoniques contre-attaquaient et finissaient par chasser la bande d’instruments de jazz qui disparaissaient dans les trous du souffleur. La scène libérée, la musique douce reprenait, et le violon, dans une danse finale qui rejoignait celle du début, exécutait des entrechats, s’étirait dans une arabesque et se laissait aller à la béatitude d’une mélodie lente et gracieuse.

Ce ballet, qui rappelait les jeux du XVIIe siècle avec ses instruments peints sur les costumes, était un divertissement charmant, une espièglerie amusante et, en même temps, une boutade contre le jazz qui voulait s’emparer du domaine consacré par les classiques. Lifar-violon s’y délassait dans une danse noble et raffinée. »

Serge Lifar rénovateur du ballet français par Jean Laurent et Julie Sazonova, Buchet-Chastel Corrêa, Paris, 1960 (p. 59)