Zadig

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Ballet en 1 acte et 5 tableaux

Première : le 9 juillet 1948 à l’Opéra de Paris

Musique : Pierre Petit

Argument (ou livret) : Serge lifar et Pierre Petit, tiré du conte de Voltaire

Décors et costumes : Félix Labisse

Direction musicale : Robert Blot

Principaux interprètes : Denise Bourgeois, Max Bozzoni, Lycette Darsonval (la Fille du roi), Pierre Duprez, Nicolas Efimoff, Alexandre Kalioujny (l’Homme intègre), Madeleine Lafon, Lucien Legrand, Jacqueline Moreau, Michel Renault (Zadig), Roger Ritz

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Le Foyer de la danse est utilisé pour la première fois comme élément de décor.

Serge Lifar, Les mémoires d’Icare, Editions Sauret, Monaco 1993, p. 361

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« C’est un ballet d’après Voltaire. Comme bien on pense, Zadig appartient à Voltaire jusqu’à la fin des siècles, et M. Serge Lifar a tenté de le faire sien, en partie.

Le souverain de l’histoire n’a pas plus de chance que le premier et le dernier des souverains. Ses ministres le volent ; ils finissent par ne plus lui laisser que sa chemise, et encore n’est-ce pas la chemise de l’homme heureux. Zadig, le malin Zadig, met au concours (c’est une innovation dans le métier) le poste de ministre des Finances. Vous savez comment il tente les candidats, les faisant défiler au préalable dans une galerie où ils auront loisir d’emplir leurs poches et ils n’y manqueront pas, de telle façon que, alourdis par leur larcin, ils ne parviendront plus à danser leur variation – sauf un seul qui a dû prévoir le coup. L’Amour (grand A) le récompensera.

Nous ne parlerons pas de la musique de M. Pierre Petit ; c’est l’affaire d’Henry Malherbe. Pour le chorégraphe, la transposition n’était pas aisée. Car il devait s’agir pour lui, n’est-ce pas, de faire passer dans la chorégraphie le climat net, si bien déterminé, du conteur satirique, le climat voltairien pour tout dire.

La scène est vaste, parfois d’une profondeur exceptionnelle. Je l’eusse aimée moins appuyée. Les costumes chantent. C’est un amusement des yeux.

Là-dedans, le corps de ballet s’en donne à cœur joie. Il doit bien y avoir par moment sur le plateau une centaine de personnes. C’est ce qu’on pourrait appeler, si ce n’était irrespectueux, un grand machin ; et qui n’est pas exempt de confusion. On ne suit pas aisément la ligne.

Mlle Darsonval, étoile, est l’étoile de « Zadig ». Beaucoup d’autres demoiselles y déploient les qualités qu’on leur connaît. M. Kalioujny saute comme un athlète ; M. Renaud, M. Ritz, M. Bozzoni s’y taillent tour à tour leur part de succès. Cela revient à dire que les rôles ont été faits sur mesure, à la mesure des danseurs. En d’autres termes, que « Zadig » se présenterait plus exactement comme une série de performances que comme un ballet. J’exagère, mais pas tellement. » […]

Victoria Acheres, Les Lettres françaises, 29 juillet 1948, p. 6