Le Cantique des cantiques

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Ballet en 2 actes

Première : le 2 février 1938 à l’Opéra de Paris

Musique : Arthur Honegger

Argument (ou livret) : Gabriel Boissy

Décors et costumes : Paul Colin

Direction musicale : Philippe Gaubert

Principaux interprètes : Carina Ari (la Sulamite), Paul Goubé (le roi Salomon), Geneviève Kergrist, Serge Lifar (le Berger), Jacqueline Simoni

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« Le roi Salomon découvre la beauté de la Sulamite, humble fille des champs, l’arrache quelque temps à son rustique destin, mais ne peut empêcher le berger qu’elle aime de la reprendre pour l’emmener dans la montagne, où elle oubliera les hallucinations et les cauchemars qui l’on terrorisée dans le palais du souverain. »

Les premières par Emile Vuillermoz, in Excelsior, 4 février 1938, p. 6

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« Cantique des Cantiques a été composé sur mes propres rythmes et s’apparente donc au cycle d’Icare et de David triomphant. Sur mes indications, Arthur Honegger a composé une partition pour un orchestre où le quatuor à cordes est remplacé par les ondes Martenot, des instruments à percussion, des chœurs savamment organisés ; de l’abondance des « bruits » résultait une sonorité très neuve, étonnamment « chorégraphique » : jamais encore la danse n’’avait disposé de cet « orchestre parfait », jamais encore je n’avais observé une telle fusion, un tel accord de la musique et de la danse.

Cantique des Cantiques, dans sa plastique aussi bien qu’en ses éléments « saltatoires », est bâti sur de violents contrastes. Le style académique s’y dissimule à dessein sous des données purement individuelles. Ainsi ai-je cru rendre l’émotion lyrique du rôle de la Sulamite en opposant les positions ramassées du corps, replié sur lui, à des gestes amples et longs. De même, au second tableau, sur le fond acrobatique des danseurs montés sur des échasses, se détache la fluide vision d’un pas de deux réglé très académiquement.

Je pensais unir, dans ce ballet, l’« arioso » au « récitatif » et à la plastique de la danse, et cette plastique rythmique et dansante, rythmico-dansante, est, en quelque sorte, le leit-motiv de tout le ballet. Elle caractérise, en particulier, le grand thème d’amour. De même que, dans Tristan, le thème de la passion plane sur tout le drame, le thème chorégraphique de l’amour est constamment repris dans Cantique des Cantiques, toujours le même, quoique varié.

De tous mes ballets, Cantique des Cantiques est peut-être le plus riche en récitatifs. »

Serge Lifar, Le livre de la danse, Les Editions du Journal Musical Français, Paris, 1954 (pp. 161-162)