Lucifer

Traduire avec Google traduction:

Première : le 15 décembre 1948 à l’Opéra de Paris

Musique : Claude Delvincourt

Argument (ou livret) : René Dumesnil

Décors et costumes : Yves Brayer

Direction musicale : Louis Fourestier

Principaux interprètes : Denise Bourgeois (Zillah), Max Bozzoni (Abel), Lycette Darsonval (La Princesse infernale), Paulette Dynalix (Adah), Nicolas Efimoff (Caïn), Jeannette Gerodez, Madeleine Lafon(Eve), Lucien Legrand (Adam), Jacqueline Moreau(l’Ange déchu), Michel Renault (l’Archange), Georgette Rigel, Roger Ritz(Lucifer), Odette Sianina, Rita Thalia

* * * * * * * *

« Lucifer […] est moins un ballet qu’un « mimodrame », un « drame plastique ». L’argument de René Dumesnil y est exposé au moyen d’une véritable pantomime corporelle qui, tant qu’il s’agit d’Adam et d’Eve, de Caïn et d’Abel, relève du « terre à terre » dont toute virtuosité est bannie et qui est dansée sur le thème grégorien chanté par les solistes et les chœurs. Au contraire, dans l’épisode de l’enfer, la danse reprend tous ses droits, c’est un ballet macabre illustré par des masques, à la manière de Breughel et de Bosch. Les rythmes sont frénétiques, déchaînés et la chorégraphie y trouve la matière propre à assurer le plein relief de son expression dynamique. Le mystère se termine sur une vision d’apaisement, où la belle partition de Claude Delvincourt assure, à travers une obsession rythmique pleine de grandeur, la possibilité d’exprimer par la danse, et seulement par la danse, la fin des « tourments terrestres ».

Lucifer, un peu trop complexe et dramatique peut-être, un peu trop sombre aussi, a marqué la fin d’une période « mystique » et, par l’obligation où il me mettait de comprimer parfois la danse au profit d’une grandiose et hiératique mise en scène, m’a inspiré le désir de retrouver le visage plus allègre de la « danse qui danse ». A quoi depuis, je me suis attaché. »

Serge Lifar, Le livre de la danse, Les Editions du Journal Musical Français, Paris, 1954 (pp. 198-199)