Les Mirages

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Féerie chorégraphique en 1 acte et 2 tableaux

Première : le 15 décembre 1947 (la répétition générale avait eu lieu le 10 ou 20 juillet 1944) à l’Opéra de Paris

Musique : Henri Sauguet

Argument (ou livret) : Adolphe Mouron dit Cassandre et Serge Lifar

Décors et costumes : Adolphe Mouron dit Cassandre

Direction musicale : Robert Blot

Principaux interprètes : Micheline Bardin (la Femme), Denise Bourgeois et Jacqueline Moreau (les Courtisanes), Max Bozzoni (1er Marchand), Yvette Chauviré (l’Ombre), Pierre Duprez (3ème Marchand), Paulette Dynalix (la Lune), Nicolas Efimoff (2ème Marchand), Marianne Ivanoff (la Chimère), Serge Lifar (le jeune Homme)

Dernière représentation par le Ballet de l'Opéra de Paris, Palais Garnier, 28.10.2006

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« Les Mirages, ballet composé par Lifar sur la musique de Henri Sauguet, dans des décors et costumes de Cassandre, est probablement dans toute l'histoire chorégraphique, la seule œuvre qui ait attendu trois ans entre la répétition générale (10 juillet 1944) et le soir de la « première » (15 décembre 1947). En effet, ce ballet fut la dernière création de Lifar pendant la guerre. Elle ne put donc être reprise que lors de son retour à l'Opéra, alors dirigé par M. Georges Hirsch. »

André Schaikevitch, Serge Lifar et le destin du Ballet de l'Opéra, Edition Richard-Masse, Paris, 1971, pp. 133-134

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« Mirages est, à proprement parler, un reflet et une vision neuve du grand romantisme. Toutes les aspirations de la danse s’y reflètent : ballet blanc romantique, danse pure – pour ne pas dire abstraite – et danses de caractère. Mirages, c’est le conflit du jeune homme pris entre deux plans, celui du rêve et celui de la réalité, non pas le « mal du siècle », mais le mal éternel de l’universellement humain, de la « recherche d’une recherche ». Et, une fois encore, « qui veut faire l’ange fait la bête ».

Entre ces deux plans, la danse, qui n’est ni abstraction pure, ni incarnation concrète, se meut parfaitement à l’aise. Et, du fait qu’il utilise toutes les ressources de la danse dans tous les domaines, le ballet de Mirages tient à la fois du drame et du divertissement. Ce n’est ni l’un ni l’autre, mais un raccourci et une apothéose de la danse, où se sont retrouvées toutes mes aspirations de choréauteur. N’est-ce pas pour cela que j’aime tant ce ballet, rébarbatif à l’analyse ? Rarement j’ai eu l’impression de m’être exprimé de façon plus complète et plus diverse. »

Serge Lifar, Le livre de la danse, Les Editions du Journal Musical Français, Paris, 1954, p. 195

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« Henri Sauguet a composé une musique étonnamment mélodieuse et thématique, bien dansante et favorable aux déploiements de lignes longues et ondoyantes qui caractérisent ce ballet de rêve, ballet d’atmosphère s’il en fût. En effet, il n’y a, pour ainsi dire pas d’action dans Les Mirages, pas de drame, et ce n’est pas non plus un divertissement, mais une véritable création d’atmosphère, à laquelle contribuent aussi bien la musique de Sauguet que les décors de Cassandre. […] La chorégraphie, tout comme les décors et la musique, veut recréer l’ambiance du rêve romantique, où tout est possible, où le nuage peut rester accroché au chapiteau d’une colonne, dans le palais de la Lune. Elle renonce aux grands cris et se modèle en lignes sinueuses, balancées, comme les nuages qui traversent, nonchalants, une belle nuit d’été, et sa technique académique se prête à l’évocation des vagues ondulantes de champs de blé quand passe le vent. »

Serge Lifar, Le Spectateur, 9 décembre 1947