Prélude dominical

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Divertissement chorégraphique

Première : le 16 février 1931 à l’Opéra de Paris

Musique : Guy Ropartz

Décors et costumes : Paul Colin

Direction musicale : F. Ruhlmann

Principaux interprètes : Cérès, Odette Barban, R. Domansky (Mars), Nicolas Efimoff, Lucienne Lamballe, Serge Lifar, Suzanne Lorcia (Vénus), Serge Peretti, Jacqueline Simoni (Mercure)

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« La musique est nettement assortie à chacune des journées. Il n’y a point, à proprement dire, de scénario, mais une indication qui commande le caractère des danses : le dimanche, c’est la douceur et l’apaisement ; le lundi, c’est la vaporeuse influence de la lune ; le mardi est guerrier, comme le veut Mars ; le mercredi, les danses sont rapides, car Mercure est chaussé de brodequins ailés ; Jupiter, majestueux, préside aux réjouissances du jeudi ; Vénus inspire amoureusement les ébats du vendredi. Enfin, le samedi achève la semaine et pressent déjà, en dépit de Saturne, le plaisir reposant du lendemain. Le compositeur a su donner à cet heptaméron symphonique toute la variété de la vie. La réduction pour piano donne une idée de sa richesse ; on devine de quelle grâce l’orchestration la pare. »

René Dumesnil, La Musique - Guy Ropartz, in La Femme de France, 1er mars 1931, p. 24

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« Le Prélude dominical et les six pièces à danser pour chaque jour de la semaine, agréable suite de petits poèmes d’almanach composés par M. Guy Ropartz (cantabili de cordes dans les andante, harmonies dissonantes dans les allegro articulés avec vigueur), ont été présentés sous forme de cinq entrées « mythologiques » qui s’achèvent, le samedi, par une coda, parade ou « sabbat », reprenant les thèmes des autres jours et réunissant sur la scène tout l’Olympe du calendrier. Passons sur le lundi, jour néfaste à en croire les cartomanciennes, pour assister, le mardi, jours de Mars, à une pyrrhique trépignée avec frénésie par Lifar et deux partenaires. Dans cette marche – martiale – il y a un côté burlesque, voire clownesque : sauts, d’ailleurs brillamment enlevés, en grand écart, chutes comiques qui, à travers le souvenir des derniers « Ballets Russes », rejoignent les jeux du cirque. Mars reparaîtra le vendredi pour donner la réplique à Vénus, en perruque blonde, portant le chiton des terres cuites de Tanagra. C’est une Aphrodite grave et même triste, chez qui les ports de bras antiques alternent avec de brusques déhanchements ; dans le pas de deux, Mars la bouscule brutalement, la tourmente, et la tripote avant de traîner la déesse, ventre à terre, dans la coulisse. Jeudi est jour d’adage ; les doubles tours sur la pointe suivis de groupes portés font valoir la ligne élégante de la danseuse qui tourne et s’enlève aux bras de son cavalier. Mais Lifar, qui a fait son apprentissage dans une troupe où la grâce féminine était méconnue et humiliée, aura besoin d’une longue étude avant de parvenir à dessiner avec noblesse un lent développé, épanouissement de la fleur humaine. Le jour le mieux rempli de la semaine fut certainement le mercredi ; Mercure échappait au style acrobatique, rectiligne et heurté et, traversant le plateau par petites glissades sur la pointe et relevés en arabesque, il surmontait la difficulté avec une aisance exquise…»

André Levinson, Serge Lifar Destin d’un Danseur, Editions Bernard Grasset, 1934