Serge Lifar fut à l'origine de nombreuses réformes importantes à l'Opéra de Paris. Lorsque qu'il prend sa direction, celui-ci est tombé à son plus bas niveau. Les réformes sont urgentes et Serge Lifar va s'atteler à cette tâche avec passion afin de redorer le blason de la compagnie. Il écrira lui-même dans sa biographie que lorsqu'il accèda au poste de directeur :
« Il n'y avait pas de troupe, pas de public, et pas de tradition vivante digne de ce nom ».
Serge Lifar impose une soirée hebdomadaire consacrée à la danse, les Mercredi du Ballet. Les spectateurs peu habitués à suivre avec attention les spectacles devront à présent assister aux représentations dans l'obscurité et il sera désormais interdit d'entrer dans la salle dès les premières mesures de l'orchestre.
Les danseuses du corps de ballet n'ont hélas pas la rigueur attendue : Serge Lifar impose le retour des rubans de satin et oblige les ballerines à danser sur pointes. En effet, ce qui peut paraître inconcevable, les danseuses avaient abandonnés les pointes pour les demi-pointes plus confortables.
Les danseurs masculins devront désormais se raser et se maquiller pour les représentations.
Enfin, le Foyer de la Danse, connu pour être un lieu de rendez-vous galant, sera fermé aux abonnés et désormais réservé exclusivement aux artistes qui s’y préparent pour les spectacles.
Serge Lifar crée une classe d'adage et remet à l'honneur la danse masculine.
Considéré comme le meilleur danseur européen de sa génération, il forme les danseurs à la technique de l'école Vaganova et fait venir des grands professeurs russes comme Preobrajenska et Kschessinskaïa.
En 1945, Serge Lifar reprend la tradition du défilé du corps de ballet, qui n'avait été donné que deux fois depuis sa création en 1926, et choisit la musique de la marche des Troyens d'Hector Berlioz.