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Ballet en 5 actes
Première : le 8 février 1957 à l’Opéra de Paris
Musique : Claude Debussy
Argument (ou livret) : Gabriele d’Annunzio
Décors et costumes : Félix Labisse
Principaux interprètes : Ludmilla Tcherina (l’Archer)
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« La première œuvre de la nouvelle saison 56-57 fut Le Martyre de Saint-Sébastien avec Ludmilla Tchérina dans le rôle principal.
[…] Dans une conférence spéciale à l’Institut Chorégraphique de l’Opéra, Serge Lifar présenta la nouvelle artiste de l’Opéra qui avait débuté dans Roméo et Juliette à Paris en juin 1942 et qui, depuis, avait fait son chemin au cinéma et sur de grandes scènes internationales.
La présentation du Martyre de Saint-Sébastien comportait maintes difficultés pour le chorégraphe. Un mystère est aussi difficile à réaliser de façon adéquate que de bâtir une authentique église gothique ou de créer un vitrail original. Le texte de Gabriele d’Annunzio surrané, surchargé, et surtout trop long, était privé de la chaleur réelle d’un sentiment simple et sincère. On le découpa pour le ramener aux mesures d’un spectacle normal. La mise en scène et le jeu des acteurs lui donnèrent ce qui lui manquait de vie. Les artistes se sont évertués à faire couler du sang chaud dans les tirades du poète grandiloquent ; et l’œuvre, pour laquelle le choréauteur s’est enflammé, devint vivante et obtint un grand succès.
Le gala de la première représentation fut le spectacle sensationnel de la saison. Cette réussite était due en grande partie aux méditations de Serge Lifar sur l’art, à sa foi dans le sens élevé de la chorégraphie. A une époque férocement matérialiste, Lifar a toujours sauvé « l’esprit aérien ».
[…] La magnificence et la grandeur qu’avaient recherchées les artistes du Moyen Age en présentant sur les tréteaux des églises l’ascension de l’âme humaine vers les hauteurs célestes ont inspiré le choréauteur et les interprètes dans la présentation actuelle du Mystère.
[…] Ludmilla Tchérina reproduisit avec beaucoup de sentiment et de précision la saltation du martyre qui exprime son crédo dans la Passion chorégraphique.
[…] Ludmilla Tchérina incarne devant le rideau l’Archer vêtu de blanc qui venait de refuser toutes les gloires du dieu païen pour goûter les honneurs des applaudissements, qui la font revenir plusieurs fois pour couronner son succès éclatant et unanime.»
Serge Lifar rénovateur du ballet français par Jean Laurent et Julie Sazonova, Buchet/Chastel Corrêa, Paris, 1960 (pp. 208, 212)