Icare

Traduire avec Google traduction:

Légende chorégraphique

Première : le 9 juillet 1935 à l’Opéra de Paris

Rythmes : Serge Lifar

Argument (ou livret) : Serge Lifar

Orchestration : Joseph-Eugène Szyfer et Arthur Honnegger

Décors et costumes : Paul Larthe

Principaux interprètes : Serge Lifar (Icare), Odette Barban, Marie-Louise Didion, Henriette Grellier, Huguette Hughetti (les Jeunes Filles), Domansky, Nicolas Efimoff, Guylaine, Louis Lebercher (les jeunes Gens) 

 

Distribution à la reprise du 11.6.1949 (45e représentation)

Icare (Serge Lifar)

Dédale (Max Bozzoni)

Les Jeunes filles (Rita Thalia, Georgette Rigel, Jeanne Gerodez, Odette Sianina)

Les Jeunes gens (Raoul Bari, Raymond Franchetti, Jean- Baptiste Lemoine, Roland Duflot)

Le ballet fut souvent repris avec une distribution simplifiée, sans les Jeunes filles et les Jeunes gens, d’abord avec Dédale et Icare, puis comme pas seul d’Icare.

 

Reprise le 5 décembre 1962 au Palais Garnier avec Attilio Labis. Décors de Pablo Picasso

La dernière reprise avec la distribution complète est celle du Ballet de l’Opéra de Bordeaux, 24.10. 2014.

* * * * * * * *

« Au lever du rideau, nous voyons des jeunes gens, tout à leurs jeux et à leurs danses, se moquer de Dédale et de ses ailes. Mais voici son fils, Icare. Il sait l’audacieux exploit que son père attend de lui et il en est tout remué. Pendant que les jeunes gens poursuivent leurs jeux, il étudie sur une colombe le vol des oiseaux. Le moment décisif approche. Dédale fixe les ailes sur les épaules d’Icare. Celui-ci essaie à plusieurs reprises de s’envoler. Il n’y parvient pas. Son père l’encourage. Enfin, les ailes frémissent et Icare s’élève dans les airs, vers le soleil. Dédale et la foule le suivent des yeux. Une aile tombe. Alors c’est la chute d’Icare sur les rochers de la côte. Brève agonie. Le héros meurt. »

Icare à l'Opéra par Paul Le Flem, in Comœdia, 11 juillet 1935, p. 2

* * * * * * * *

« Il y eu d’abord le problème de la musique : Honegger avait accepté d’orchestrer mes rythmes pour un ensemble d’instruments à percussion ; mais il se trouvait sous contrat chez Ida Rubinstein et ne pouvait fournir de partition à une autre compagnie… Je me retrouvais donc avec mes rythmes sur les bras. Fort heureusement, Szyfer, qui était devenu un de mes meilleures amis depuis l’incident de Prométhée, offrit lui-même de « couvrir » Honegger : ce dernier orchestrerait mes rythmes avec l’aide de Szyfer qui figurerait seul sur l’affiche. […] En donnant le signal de la première attaque d’Icare, Szyfer, qui dirigeait ce soir-là, courbe l’échine et jette un timide regard en arrière, vers la salle, comme s’il craignait de succomber aussitôt sous une pluie de projectiles divers. Le premier « bruitage » – un de ces bruits stridents percutant le silence que j’avais souhaité – ne provoque aucune réaction. Pas plus que le décor très classique de Larthe, ni le ballet lui-même. Je danse avec un enthousiasme inouï, et mes partenaires, je le sens, me soutiennent de toute leur chaleureuse sympathie, car eux aussi, croient à mon ballet… La chute d’Icare… Je me relève et danse la mort… L’arabesque finale… Le rideau tombe. Pas un bruit, mais un silence lourd d’angoisse… Et puis soudain une vague d’enthousiasme unanime soulève la salle tout entière debout, et, quand le rideau se relève, de l’orchestre aux dernières galeries, c’est du délire. Seize rappels. J’avais gagné ma plus grande bataille chorégraphique, la danse avait affirmé son autonomie et, désormais, les musiciens allaient être obligés de compter avec nous. Des gens criaient au miracle ; certains déclaraient inaugurée une nouvelle ère de la danse. »

Serge Lifar in Comœdia, 20 janvier 1954

* * * * * * * *

« En songeant aux décors et aux costumes, Lifar pensa tout d'abord à Salvador Dali. J. Rouché ayant donné son accord, Lifar parvint à joindre le célèbre surréaliste. Ce dernier sembla ravi et accepta d'emblée de peindre les maquettes. Lifar oubliera difficilement le rendez-vous qu'il eut avec Dali au début de mai, lorsque ce dernier lui montra son œuvre en la lui expliquant. Le rideau devait se lever avant que la musique ne commence et découvrir une très belle toile. Cette toile disparaissait pour laisser place à un rideau de fond pour le moins stupéfiant, avec trente motocyclettes suspendues en marche, pétaradant de leur mieux ! Pour avoir une idée des costumes, il suffit d'imaginer celui d'Icare, qui devait paraître nu comme un ver, une mouche fixée sur un fil de fer au-dessus de son front, et sur la tête une énorme hélice en forme de petit pain géant. Les ailes étaient représentées par une paire de béquilles. Au moment de l'envol, Icare se serait chaussé à la Little Tich et aurait tenu dans chaque main une brosse en chiendent. A la fin, un prêtre aurait dû arriver, assis dans un cercueil en guise de périssoire, pagayant avec une cuiller, afin de pouvoir ramasser les restes d'Icare à la petite cuiller. 

Finalement, les maquettes de M. Paul R. Larthe, servirent pour les décors et les costumes. »

André Schaikevitch, Serge Lifar et le destin du Ballet de l'Opéra, Editions Richard-Masse, Paris, 1971, pp. 72-73

 

Analyse

Voir texte de Valérie Colette-Folliot / Texte de Romain Feist, http://arthur-honegger.com/fr/icare/

Lifar parle du ballet qui incarne sa philosophie, puis décrit la mise en scène.

Icare, Glion, 09.10.1984

Extrait 1 - Répétition générale - 01/11/1984

Extrait 2 - Répétition générale - 01/11/1984