Le Chevalier errant

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Choréodrame en 2 actes et 1 tableau avec chœurs

Première : le 26 avril 1950

Musique : Jacques Ibert

Argument (ou livret) : Elisabeth de Gramont (Poèmes d’Alexandre Arnoux)

Décors et costumes : Pedro Flores

Direction musicale : Louis Fourestier

Principaux interprètes : Jean-Paul Andréani, Pierre Duprez, Nicolas Efimoff, Lucien Legrand (les Chevaliers), Micheline Bardin, Espanita Cortez, Lycette Darsonval, Christiane Vaussard (les Dulcinées), Serge Lifar (le Chevalier errant)

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 « A la création du Chevalier errant, l’oratorio de Jacques Ibert, Lifar avait dansé le rôle de Don Quichotte. A la reprise, en 1955, il le laissa à Peter Van Dijk.

[…] La variation du Chevalier sur son cheval imaginaire évoquait une rêverie triste et solitaire, d’où il était tiré par Dulcinée qui le replongeait dans l’exaltation de l’espoir. La lutte avec le moulin qui sous nos yeux prenait l’aspect d’un monstre crachant du feu, et la mort glorieuse du héros, offraient une nouvelle version scénique de Don Quichotte, qui se rapprochait du rôle du Chevalier dans les autres œuvres de Lifar, tels que Oriane et le Prince d’Amour, Le Chevalier et la Damoiselle.

Serge Lifar incarna Le Chevalier Errant avec une noblesse, une élégance, une virtuosité calme et un sens parfait du style. Les Dulcinées, en se succédant, apportaient la gaieté et la joie de vivre à l’homme plongé dans ses tourments.

La mort apparaissait sous les traits d’un personnage étrange qui dansait autour de Don Quichotte. Après l’enlèvement du corps, Don Quichotte ressuscitait en haut de la tour : ayant quitté sa dépouille mortelle, il redevenait celui qu’il était dans ses rêves. Et l’épopée du Chevalier s’achevait non sur son humiliation, mais sur l’exaltation du héros promis à l’immortalité.

[…] Ce « choréodrame » qui s’apparente à la fois à la danse, à la comédie dramatique et au mimodrame, ne manque pas de grandeur : la chorégraphie de Serge Lifar était un mélange de lyrisme, de drame et de poésie.

La présence scénique que réclame le héros de Cervantès – ici véritable rédempteur, un peu fou, un peu sage, mais seule âme dans le monde éprise de générosité, de sacrifice et d’idéal – exige de l’interprète du Chevalier Errant des qualités si diverses qu’il paraît presque impossible de les réunir en un seul être.

[…] La partition de Jacques Ibert est d’une variété étonnante. Elle fut très justement acclamée, comme les décors de Flores. »

Serge Lifar rénovateur du ballet français par Jean Laurent et Julie Sazonova, Buchet/Chastel Corrêa, Paris, 1960 (pp. 173-174)