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Comédie chorégraphique en 2 actes
Première : le 27 février 1952 à l’Opéra de Paris
Musique : Gioacchino Rossini, arrangée par Tony Aubin
Argument (ou livret) : Robert Manuel et Serge Lifar, d’après Molière
Décors et costumes : Roland Oudot
Direction musicale : Robert Blot
Principaux interprètes : Max Bozzoni (Mascarille), Liane Daydé (Coraline), Nicolas Efimoff (Géronte), Madeleine Lafon (Fiorina), Serge Lifar (Scapin), Michel Renault (Lélio), Nina Vyroubova (Lélio)
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« Fourberies, réglées en 1952 sur la musique de Rossini et d’après Molière, appartiennent à la galerie des « italiannades » dans l’œuvre de Lifar. Quelques scènes de Salade, dont le souvenir brillant reste ineffaçable, ont passé dans la nouvelle comédie chorégraphique : celle, par exemple, où un galant militaire, faisant parader ses soldats paresseux, fait rouer de coups Scapin qui s’était faufilé dans leurs rangs. Cette scène suivie de la danse de Scapin se relevant avec peine et exécutant une saltation sur un seul pied, tenant l’autre à la main, reflète des moments identiques de Salade. Mais on n’y retrouve plus l’envol fabuleux de Polichinelle qui traversait en l’air toute la scène, car Les Fourberies furent réglées dans le style des intermèdes chorégraphiques de Molière exécutés par les artistes de sa propre troupe. Lifar ne s’élança pas en l’air dans le rôle de Scapin. S’interdisant tout envol, il paraît au début endormi sur la place publique, et saute les marches, les jambes emprisonnées dans le sac dont il s’était couvert pour la nuit. Sa variation est comique avec des lazzi à l’italienne : poings fermés, il saute pliant les jambes, puis tombe par terre, battant des pieds en l’air, faisant mille prouesses dont la difficulté se dissimule sous la drôlerie. Son adagio avec l’Égyptienne (Nina Vyroubova) est teinté de lyrisme tout en gardant son style comique. Il admire la danseuse qui, elle, se lance en piqués et petites sauteries avec beaucoup de brio et de virtuosité, devant Scapin qui la tourne avec précaution, lui tient admirablement la jambe levée en grand battement. Le « Pas-de-Six », en forme de fugue, est une nouveauté tout en conservant le style de la commedia dell’arte.
Les discussions amusantes avec les vieux parents trompés, Scapin marchant avec eux autour de la scène, l’enlèvement par les bandits costumés, les apparitions sur les balcons et les descentes par des échelles, les pas de deux et pas de quatre des couples amoureux ; et les danses pleines d’entrain de l’Égyptienne, tiennent en suspens l’attention du spectateur. Tout se termine par une danse générale sur trois plans, exécutée avec une verve vraiment moliéresque.
Cette comédie chorégraphique en deux actes de Robert Manuel et Serge Lifar (créée à l’Opéra le 27 février 1952) bénéficia d’un très beau décor de Roland Oudot. Tony Aubin « arrangea » la musique de Rossini. Et les interprètes : Nina Vyroubova, Liane Daydé, Madeleine Lafon, Serge Lifar, Michel Renault, Max Bozzoni rivalisèrent d’entrain et de gaieté. »
Serge Lifar rénovateur du ballet français par Jean Laurent et Julie Sazonova, Buchet/Chastel Corrêa, Paris, 1960 (pp. 182-183)