Serge Lifar et André Derain

Avec l’aimable collaboration de Mme Hélène Celhay, auteure de la thèse sur André Derain et la scène (https://theses.fr/2011PA040157) et Commissaire de l’exposition André Derain et la scène à la Bibliothèque nationale de France en 2005.

Salade

Première : 13 février 1935 à l’Opéra de Paris

Musique : Darius Milhaud

Livret : Albert Flament

Chorégraphie : Serge Lifar

Danse: Domansky (Coviello), Guylaine (le Docteur), Louis Lebercher (Tartaglia), Serge Lifar (Polichinelle), Suzanne Lorcia (Rosetta), Serge Peretti (Cinzio), Jean Serry (le Capitaine), Jacqueline Simoni (Isabelle)

Chant: Cambon (le Docteur), Jean Claverie (le Capitaine), Gillet (Cinzio), Gourgues (Coviello), Renée Mahé (Isabelle), Morot (Tartaglia), Nathan (Rosetta), Edmond Rambaud (Polichinelle)

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Ce « Contrepoint chorégraphique » a été composé en 1924 par Darius Milhaud sur un livret d’Albert Flament. Il a été créé cette même année lors des Soirées de Paris du Comte de Beaumont au Théâtre de la Cigale. La chorégraphie était de Léonide Massine et les décors et costumes de Georges Braque.

En 1935, Jacques Rouché, Directeur de l’Opéra de Paris, commande une nouvelle scénographie de Salade à Derain. Alors que le peintre va collaborer à la reprise de l’œuvre, on peut penser qu’il a vu la version de 1924 décorée par son ami Braque.

Le ballet s’inspire du thème de la Commedia dell’arte dont on retrouve certains personnages comme Polichinelle ou Le Docteur. L’argument peut être ainsi résumé :

Tartaglia veut que sa fille Rosetta épouse le Capitaine Cartuccia. Celle-ci n’est pas d’accord car elle aime Polichinelle. Pupille du Docteur, Isabelle, est quant à elle destinée à Tartaglia, mais c’est de Cinzio qu’elle est amoureuse. Après plusieurs péripéties dues aux facéties de Polichinelle, les jeunes gens parviennent finalement à s’unir.

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Derain s’est toujours attaché à dessiner ses maquettes avec précision. Même si ses esquisses ont l’air spontané, Derain était très soigné et attendait de trouver le dessin juste. Dans une lettre de Derain à Lifar, à qui il reproche d’avoir modifié les manches d’un costume, on peut lire :

« Il faut absolument que vous remettiez les manches au costume de Pulcinella comme elles étaient.
Les bras nus ne vont pas du tout au milieu de toutes ces couleurs. Ces bras gris sans maquillage sont trop petits ,  très disparates.
Toutes les formes du ballet ont des raisons et on ne peut rien changer sans tout fiche par terre. »